Passoire thermique : rénover son logement ?

Selon les statistiques du ministère de la Transition écologique, il y a 4,8 millions de passoires thermiques en France. Environ la moitié de ces logements sont en location, occupés pour la plupart par des ménages modestes. Dans le parc public, plusieurs bâtiments sont aussi considérés comme des passoires thermiques. Notons que la lutte contre les passoires thermiques reste au cœur des préoccupations de l’Etat. L’objectif du gouvernement est de les éliminer rapidement afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Mais qu’est-ce qu’une passoire thermique ? Quelle solution faut-il adopter quand on est en possession de ce type de logement ? Vous trouverez les réponses à vos questions dans cet article.

Une passoire thermique, c’est quoi ?

Le terme « passoire thermique » est utilisé pour qualifier un logement très énergivore. En général, il désigne les maisons et les appartements qui ont une mauvaise note au DPE (Diagnostic de performance énergétique). Ils sont classés F et G et leurs consommations d’énergie sont très élevés. Un logement de classe F consomme par exemple entre 331 et 450 kWh/m² par an2. En revanche, une maison de classe G consomme plus de 450 kWh/m² par an3. Cette consommation d’énergie est généralement liée à un défaut d’isolation. La plupart des passoires thermiques en France sont des bâtiments construits avant 1975. A cette époque, les constructeurs ne maîtrisaient pas encore les bonnes techniques et aucune règlementation stricte n’a été en vigueur. Il a fallu attendre le milieu des années 70 pour que les premières règles sur l’isolation des bâtiments apparaissent.

Comment identifier une passoire thermique ?

Il y a quelques critères à prendre en considération comme le manque de confort thermique en été ou en hiver ainsi que les dépenses énergétiques élevées. Cela dit, la meilleure façon d’identifier un logement énergivore, c’est de réaliser un DPE. Cette procédure technique permet d’évaluer la performance énergétique d’un logement. Il est réalisé par un professionnel agréé. A la fin de l’examen, ce dernier va créer un document nommé DPE. Il met en évidence l’étiquette énergique du bâti. Le classement va de A à G.

Quels sont les inconvénients d’une passoire thermique ?

  • Pour les occupants

Vivre dans une passoire thermique, c’est subir un manque de confort tout au long de l’année. En raison du défaut d’isolation, il est difficile de chauffer ou de rafraîchir la maison. Ainsi, en hiver, on doit subir le froid et en été on est exposé à la surchauffe. En ajout à cela, le fait de trop solliciter le chauffage ou la climatisation engendre une hausse considérable de la facture d’énergie. Selon l’ONPE (Observateur National de la Protection de l’Environnement), la plupart des occupants des passoires thermiques ont des revenus modestes ou très modestes et sont généralement dans une situation de précarité énergétique. Une passoire thermique est un logement sujet à des problèmes d’humidité. Une mauvaise isolation peut générer des phénomènes de condensation et l’apparition de moisissures. L’air intérieur étant humide et vicié, les occupants sont exposés à de nombreux troubles respiratoires.

  • Pour l’environnement

Les habitations mal isolées sont de véritables ennemis de la planète. Elles obligent leurs occupants à utiliser des appareils de chauffage, ce qui fera accroître leurs émissions de gaz à effet de serre. Ces logements sont particulièrement polluants lorsqu’ils sont équipés d’un chauffage utilisant de l’énergie fossile comme le fioul, le charbon ou le gaz.

  • Pour les propriétaires

Les propriétaires sont soumis à des règlementations de plus en plus strictes sur la location de passoire thermique. Pour éradiquer ces logements énergivores, l’Etat a mis en vigueur la loi Climat et résilience le 22 août 2021. Elle interdit la mise en location des logements, dont la consommation annuelle est supérieure à 450 kWh/m² par an, depuis le 1er janvier 2023. Elle rend aussi obligatoire l’établissement d’un audit énergétique avant la vente d’un logement classé D, E, F ou G au DPE.

Quelles solutions faut-il adopter ?

Pour lutter contre les passoires thermique, vous pouvez entreprendre des travaux de rénovation énergétique. Voici nos conseils qui pourraient vous aiguiller.

  • Établissez un audit énergétique, c’est important !

Avant de réaliser des travaux de rénovation énergétique, il est toujours conseillé de réaliser un audit énergétique. Il s’agit d’un bilan thermique plus poussé. Contrairement au DPE, il ne permet pas uniquement de connaître l’étiquette énergie ou l’étiquette climat du bâti. Il indique de manière plus précise l’état du logement. Grâce à l’audit énergétique, on peut identifier tous les défauts du bâtiment comme l’existence des parois mal isolées ou encore le manque de performance du chauffage et du producteur d’eau chaude sanitaire. L’auditeur présentera plusieurs scénarii comprenant les travaux à réaliser en priorité. Grâce aux propositions de rénovation de l’expert, vous pourrez mener à bien vos projets de rénovation énergétique.

  • Optimisez votre isolation thermique

Optimisez l’efficacité énergétique et réduisez considérablement les pertes de chaleur de votre logement grâce à votrel'isolation. En priorité, concentrez vos efforts sur l’isolation de la toiture et des combles perdus, car cette zone représente environ 30% des déperditions thermiques. Ensuite, accordez une attention particulière à l’isolation des murs et du sol. Pour une isolation optimale de votre logement, nous vous recommandons d’installer des fenêtres et double vitrage performants.

  • Installez un système de chauffage plus efficace

Il est aussi indispensable de remplacer un chauffage défaillant ou énergivore. Nous vous recommandons d’opter pour un système utilisant des sources d’énergie renouvelables. Plusieurs options sont disponibles, telles que les pompe à chaleur (PAC) aérothermiques et géothermiques, la chaudière biomasse, les poêles à bois ainsi que les cheminées avec inserts. Le système solaire combiné constitue aussi une excellente alternative.

  • Améliorez votre système de ventilation

Améliorer votre confort thermique en améliorant votre système de ventilation. Environ 20% des déperditions d’énergie sont liées au renouvellement de l’air. Pour remédier à cela, il convient d’installer une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC). Ce dispositif permettra d’assurer un renouvellement régulier de l’air intérieur. La VMC est un système qui extrait l’air vicié des pièces humides tout en introduisant de l’air frais provenant de l’extérieur. Grâce à cette circulation contrôlée de l’air, vous bénéficierez d’un environnement intérieur plus sain tout en réduisant les pertes de chaleur associées à une ventilation naturelle.

Optez pour la rénovation globale

Ne vous contentez pas d’un seul type de travaux pour rénover votre passoire énergétique. En passant par la rénovation globale, vous pourrez effectuer un ensemble de travaux. La rénovation globale va permettre une optimisation complète de la performance énergétique de votre logement. Important : Dans le cadre de la rénovation globale, l’audit énergétique est obligatoire.

Rénovez votre passoire thermique grâce à la rénovation globale

Quelles sont les subvention disponibles pour rénover une passoire thermique ?

Afin d’encourager les propriétaires à rénover leurs passoires thermiques, le gouvernement propose plusieurs aides à l’économie d’énergie. On cite entre autres les primes CEE (Certificats d’économie d’énergie), les primes MaPrimeRénov, l’éco-Prêt à taux Zéro (éco-PTZ), la TVA à taux 5,5%, le Prêt avance rénovation ainsi que diverses aides locales. En général, ces subventions sont accessibles à tous les Français. En revanche, le montant de l’aide va dépendre du niveau de revenu ainsi que des travaux réalisés.
Les propriétaires qui réalisent des travaux de rénovation globale ont quant à eux accès à un financement plus important. En effet, il existe des primes dédiées spécialement à ce type de travaux telles que la MaPrimeRénov Sérénité pour les foyers modestes et très modestes, la prime Coup de pouce rénovation performante pour maison individuelle et logement collectif. Ces aides peuvent être cumulables.